Le Jour et la Nuit

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Tout a commencé il y a deux ans, par un voyage en Grèce que je devais faire à deux et qui devint solitaire.

Peintre des nuages je partais probablement pour les chasser, pour quitter ce thème des nues, pour peindre le JOUR, peindre le ciel bleu, renouer avec un paysage de clarté… C'était aussi un travail sur la solitude qui devait etre relancé plus tard par le confinement.

Ce voyage se fit sur les pas d'Héraclès, Comme pour lui il s'agissait pour moi de "refaire du paysage" et, à la croisée des chemins, de réaliser une quête de soi. Les paysages quoi qu'inhabités parlaient d'histoire et de culture, d'une nature éprouvée par l'homme, et les dieux.

Puis juste avant le premier confinement lors de promenades déjà souvent solitaires, dans les dunes entre Cancales et St Malo je réalisais de nombreuses photos des plages, mais avec une particularité-nouveauté : un focus sur les silhouettes, une, deux, trois, cinq d'entre elles, se découpant sur le sable ou sur le ciel… Comme si je savais que ces corps allaient me manquer et qu'après les paysages grecs il fallait les "habiter" autrement. Depuis, pas un tableau, ou presque, sans une présence physique. L'ABSENCE, l'absence de relation, les échecs dans les relations, impliquait de travailler sur la PRESENCE. Ainsi les corps, les silhouettes tout d'abords, se sont introduit dans mes tableaux.

Je présentais ce premier travail sur Silhouettes et Paysages en décembre 2020 lors d'une exposition, que je dénommais "MOMENTS" témoignant ainsi de ces instants et désirs de rapprochement et de fusion entre l'Homme et le Paysage, entre Nature et Culture.

 

Puis cet hiver et ce printemps, frustré par la fermeture des musées, des galeries et des théâtres, je visionnais différents films ou vidéos sur des artistes sur des spectacles. Ainsi me pris l'envie, en prolongement des paysages fait à la tombée de la nuit six mois plus tôt, d'investir la NUIT. J'eus en effet une envie irrésistible de peindre des visages ou des groupes de personnes sur fond noir… de parler de spectacle, de lumière, de corps, et de l'espace entre les gens !

 

Ces œuvres de NUIT disent mon attirance pour ce noir qui est derrière tout, et un peu dans les nuages, et d'où émergent la lumière, et le désir. Elles disent dans leur dialogue avec le JOUR mon goût pour le baroque, sa dynamique, ses courbes et son caractère dramatique, et redisent la dualité de la quête de soi et du désir de l'autre.