E x p o s i t i o n s 2017
LES TABLEAUX D'UNE EXPOSITION
« Je suis seul semble dire l’objet, donc pris dans une nécessité contre laquelle vous ne pouvez rien. Si je ne suis pas ce que je suis, je suis indestructible. Etant ce que je suis, et sans réserve, ma solitude connait la vôtre. »
L’atelier d’Alberto Giacometti - Jean Genet
Peindre : communiquer, pro-poser, son regard avec la peinture mais parler aussi avec le bois, la terre et l’acier, composés, érigés et disposés.
Des peintures comme présences, qui se transforment, parlent et provoquent le désir, la profondeur, une réflexion ; des images qui, tels des corps, des acteurs, "mentent vrai" ; des scénographies par ce qu’elles cachent, ce qu’on n’y voit pas… sujet d’un récit, s’installant dans la durée.
Des images-propositions, des images-installations, insufflant du temps entre le désir et la jouissance, de l’avant et de l’après, du retour et du devenir, résonnant dans le temps, jouant avec son souvenir, s’échangeant au mouvement de perdre… Des re-présentations se faisant entendre, ayant affaire avec ce qui s’est tu, mais voulait, voudrait, être entendu, des êtres là, solitudes, absences, attentes, des présences rendant visibles des forces
Des sculptures en bois, soutenues par le métal, mémoires d’arbres proches, stèles érigées en la mémoire (avec le bois même) d’un cèdre voisin, d’un acacias familial, d’un merisier regretté.
Des tables ap-positions, des offrandes pour poser, apposer, pro-poser, disposer dans l’espace, pour recevoir, super-poser, d’autres objets, futures "still lives", êtres là.
C Hartmann 2017
L'INSTANT ATELIER
« Pour ceux qui le veulent, ou en ont besoin, une bonne exposition est une leçon pour le regard. Et pour ceux qui n’ont besoin de rien, ceux qui sont déjà riches en eux-mêmes, c’est un moment d’excitation et de plaisir… « Nous sommes ce que nous voyons » et par ce corollaire nos œuvres complètes sont, pour une bonne part, des confessions autobiographiques, impudiques et joviales, mais dissimulées par l’embarras de ce qui ne peut être dit […] Quand celui qui voit surgit […] et qu’il sait nos métaphores, nous sommes tout simplement pris en flagrant délit. Devrions-nous nous en excuser ? »
Walker Evans, Boston Sunday Globe, 1er Aout 1971 P A-61